Choses vues
 

 
Choses vues, lues, écoutées, entendues...
 
 
   
 
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Friday, August 29, 2003







Chose écoutée


Ozric Tentacles, Live at the Pongmasters Ball (2002)


Je ne suis pas d'ordinaire un fan des dance musics de tout poil. Ne se servir de ses oreilles que pour intimer àses jambes l'ordre de se mouvoir plus ou moins frénétiquement m'a toujours paru un gâchis. Ozric Tentacles crée une musique de danse - disons qu'il y a là-dedans suffisamment de rythme pour que l'on entre en transe. (Comme disait Prévert, il y a des gens qui dansent pour entrer en transe et d'autres qui entrent en transe sans danser - ce qu'on appelle la transe-sans-danse).
Mais ici, l'oreille reste éveillée, et joyeuse. C'est une musique de méandres, pas de robots et d'enclumes. Le fluide et l'aérien dominent, négligeant les balourdises pour Disco Boys et autres Dancing Fools.
Évidemment, c'est encore mieux de près, en concert.


Monday, August 25, 2003





Chose bue


Une bonne petite bière brassée à Blaj (Alba)


Peut-être pas la plus originale des bières du pays, mais il faut bien avouer que sur un quai de gare, entre deux trains lents et bondés, ça rafraîchit. Et me permet de jouer les Robert Avranche de service. Faut dire qu'à deux balles la pinte, c'est pas ruineux.
Et en plus, en passant, j'ai aperçu la brasserie.


Friday, August 01, 2003





Chose vécue, aujourd'hui consumée


Ty Beudeff, célèbre bar de l'Ile de Groix (1972-2003?)


J'ai appris hier, de l'un de mes compagnons des routes de Bretagne, que le bar à l'enseigne de Beudeff a été détruit récemment par un incendie. Constellée des mots laissés par les visiteurs (j'y avais laissé, il y a un peu plus d'un an, une signature collective), la salle n'offrait pas toujours une même ambiance. Parfois, temps calme, et l'on pouvait s'entendre et discuter. Parfois, comme il y a deux semaines à peine, un rock marin nous prenait sitôt poussée la porte. D'autres fois encore, les chants partaient des tablées.
Ty Beudeff n'est plus ? Il faut qu'il revive. Dam !


Thursday, July 31, 2003







Chose indispensable


The Pretty Things, Rage before beauty (1999)


Quel titre ! (Et encore, à l'origine, l'album devait s'intituler, tout simplement, Fuck Oasis and fuck you !) La rage reste le carburant ordinaire de ces survivants du rythm'n'blues qui auraient bien dû crever cent fois s'il n'y avait un dieu pour les insoumis. Ils sont toujours là, tant mieux, avec un album enregistré sur près de vingt ans au gré des déboires de chacun.
Rage et passion : essayez d'imaginer que ce sont des quinquagénaires bien frappés qui lancent l'album (ou parfois concluent leur concert) avec ce Passion of love qui brûlerait les doigts à plus d'un fringant groupe actuel, même britannique. Voyez comme ces proto-punks s'amusent encore dans la voie "garage" (Not givin' in). Dans le domaine autobiographique, ce sont de véritables rhapsodes maniant l'hommage en trompe-l'œil (Vivian Prince) ou la ballade, drôle de mot pour ce si sombre Love keeps hanging on.
Enfin, les Pretties croisent sur cet album David Gilmour ou Ronnie Spector pour un "remake", assez ironique vu l'histoire du groupe, de Mony, Mony.


Wednesday, July 30, 2003





Chose écoutée


Béla Bartók, Concertos pour piano
Piano : Stephen Kovacevich, direction : Colin Davis (1968 & 1975)


L'illustration - Deux vagues dues à un certain Gerritt Westerveld - n'est pas follement enthousiasmante, mais il faut aller au-delà. J'ai découvert Bartók en écoutant la radio. Je suppose que c'est son invention rythmique qui m'avait alors particulièrement frappé. Toujours est-il que je me souviens bien avoir arpenté, lycéen encore, les rayons de la Fnac du Forum des Halles, inévitable terminus des jeunesses du nord, à la recherche de la Suite op. 14 que je finis par trouver.
Je me souviens aussi avoir longuement parlé un soir, dans un bistrot non loin de la Tour Saint-Jacques, du Troisième Concerto comme de la plus parfaite illustration de ce qu'est un testament musical : c'est une œuvre apaisée quand les deux précédents sont dominés par l'élément rythmique. Je me souviens enfin d'un concert où j'ai entendu, depuis les premiers rangs de l'orchestre, ce concerto joué par le pianiste Zoltán Kocsis et le chef Marek Janowski ; j'ai rarement ressenti une telle complicité entre un orchestre et un soliste - et le public, je crois, y participait également.


Friday, July 25, 2003





Chose savourée


Hawkwind, Space Ritual (1973)


Ça, c'est du space-rock !


Thursday, July 24, 2003





Chose écoutée, parfois dans le noir


Charlélie Couture, Poèmes rock (1981)


J'ai eu la chance de voir Charlélie Couture deux fois en concert. La première, en 1991 (ou 1992?) au Zénith, entouré de mes vieux copains - c'est une façon de parler, bien entendu. La seconde, c'était il y a deux mois à peine, en plein air.
La chanson qui m'avait le plus marqué en 1991 était L'Histoire du loup dans la bergerie d'où ressort particulièrement la tristesse ordinaire des lieux de déténte ("On y comprend que dalle mais ça fait rigoler les buveurs fatigués en rentrant du boulot"). Charlélie l'a rechantée cette année, avec peut-être un peu moins d'émotion - mais l'émotion, sans doute était-elle tout autant dans mon souvenir.
Mon album favori de Couture a longtemps été Le Pêcheur et ma chanson préférée - attirance du désespoir...- était Je m'ennuie. Sur Poèmes rock, la détresse se fait souvent plus violente : La Ballade de Serge K. où les mots sont lâchés, Le Fauteuil en cuir qui fait irrésistiblement penser à Georges Perec. Ironie, auto-dérision, souffrance mais aussi espoir (un peu frêle, quand même) : la vie en rock, en quelque sorte.


Sunday, July 13, 2003





Chose lue - parcourue plutôt


Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris (10e édition, 1997)


Voilà bien le genre d'ouvrage que j'aime voir me tomber sous la main. Je cours de page en page pour apprendre l'histoire de la rue où loge(ait) untel, pour vérifier que tel immeuble a bien connu des jours mouvementés, pour m'assurer avec fierté que j'habite bien l'une des voies les plus larges de Paris (non, je ne vis pas sur les Champs-Elysées et leurs 40 mètres de large !). J'enviais depuis longtemps d'insérer un jour ces deux volumes dans ma bibliothèque. J'ai profité de ma fortune actuelle pour exaucer ce désir.


Saturday, July 12, 2003






Choses écoutées


Anton Bruckner, Symphonies n° 3 & 4
Orchestre philharmonique de Vienne (direction : Karl Böhm) - ca.1974

Anton Bruckner, Symphonie n° 9
Orchestre philharmonique de Vienne (direction : Carlo Maria Giulini) - 1988


Pourquoi ai-je tant tardé à mettre un petit peu de "classique" parmi mes "choses vues" ? Sans doute par ce que le choix, parmi tant d'œuvres que j'ai aimées, m'embarassait.
Pourtant, dès que je me suis décidé à choisir, cet album Bruckner m'a paru s'imposer. C'est un disque que j'ai eu assez tôt, sans doute au printemps 1990, quand j'habitais encore la maison familiale. Je l'ai commandé par correspondance, par minitel plus exactement, sans trop savoir, d'ailleurs, de quoi il s'agissait exactement. Mais le disque n'était pas cher (allez, puisque ma mémoire insiste : 84 francs, pour 2 CD - une affaire !). Je n'ai évidemment pas été déçu lorsque j'ai reçu le disque quelques jours plus tard. C'était le début d'une longue histoire d'amour entre Bruckner et moi, et précisément avec cette Troisième Symphonie dédiée à Wagner, qui m'a souvent réveillé la nuit.
J'ai découvert ensuite la Neuvième Symphonie : autre coup de foudre pour cette musique pourtant plutôt funèbre. Quelle joie d'avoir pu assister peu après (mais entre-temps j'avais atteint Paris, autant dire l'Amérique) à l'interprétation de ces chefs-d'œuvre à l'Opéra Bastille par Marek Janowski. Ma vie musicale à Paris s'annonçait sous de bien favorables auspices.


Friday, July 11, 2003





Chose écoutée


King Crimson, The ConstruKction of light (2000)


N'ayant ni l'envie, ni le temps, ni l'imagination, ni la volonté etc. pour écrire un petit quelque chose sur le concert de mardi soir, je me contente de renvoyer à cette belle "construction" d'où le quatuor qui forme actuellement King Crimson a tiré une bonne partie des pièces jouées sur la scène du Palais des Congrès.



Thursday, July 03, 2003





Chose entendue puis souvent réécoutée


Love, Forever Changes (1967)


Je ne connais aucune musique qui soit empreinte d'autant de douceur. Peut-être cela est-il dû aussi aux circonstances de ma découverte de Love, l'an dernier. Une fin de soirée anglaise, tiède et irriguée, entouré de la présence amicale d'inconnus. Epuisé déjà de plaisir musical après avoir successivement entendu, cet après-midi là, Arthur Brown et les Pretty Things.
Mais surtout, c'est une musique qui parle sur le ton de la confidence et de l'émotion, en un curieux mélange de légèreté et de mélancolie sincère.


Wednesday, July 02, 2003





Chose lue, regardée, touchée


Hubert Juin, Dessins de la mise à nu (1971)


Parce qu'il fallait qu'enfin je parle d'Hubert Juin.
Parce que les filles de Bertrand sont belles.
Parce que son trait est un bonheur pour un scanner.
Parce que j'aime ce grand format (même s'il n'est pas rendu par ma petite vignette).
Parce que le papier fort qui recueille les mots me plaît.
Parce que la typographie se paie le luxe de l'italique et des vastes marges.
Parce que "Le grand lit de ce jour bascula dans les enfers charmants du feu de braise".
Et parce qu'au loin l'invisible orchestre interprète la Troisième Symphonie de Bruckner.


Monday, June 09, 2003





Chose écoutée

Frank Zappa, Jazz from hell (1986)


Grâce au fameux "synclavier", Zappa passe du statut de "Muffin Man" à celui d'homme-orchestre. De cette musique qui appelle lasers et stroboscopes et ne s'écoute qu'à fond, je retiens surtout G-Spot Tornado. En décembre 1994, le très sérieux Ensemble Intercontemporain et son chef d'alors David Robertson en avaient joué une version pour orchestre, à se pâmer bien sûr, en plus du classique The Perfect Stranger.


Saturday, June 07, 2003





Chose lue

François Maspero, Les Passagers du Roissy-Express (1990)


Je suis retombé sur ce livre ; j'ai commencé par retrouver ces superbes photos d'Anaïk Frantz. Puis j'ai repris la première page, parce que je ne savais plus comment ça commençait : "Mardi 16 mai 1989. A neuf heures du matin, ils ont rendez-vous sur le quai de la station Châtelet-Les Halles direction Roissy-Charles de Gaulle". Et je continue, parce que je sais comment ça continue. Ce livre s'inaugure dans une région, un "pays" que je connais très bien. Il évoque quelques noms que je quittais à peine lorsqu'il est paru.
C'est l'un des plus beaux livres de géographie que je connaisse. La géographie, ça se fait, d'abord, nez au vent.


Sunday, June 01, 2003





Chose lue

Jean-Claude Pirotte, Les Contes bleus du vin (1988)


Citant Chardonne, Pirotte écrit dans Il est minuit depuis toujours que l'homme "est celui qui rêve ou qui boit". Il ajoute : "Je n'ai pas perdu ma réputation d'ivrogne, à laquelle je demeure très attaché. Personne n'a besoin de savoir que je rêve".
Ces Contes bleus écrits, peut-être, entre deux vins, nous font suivre dans ses escapades, de Rosny-les-Sept-Ecluses à Varennes sur Amance la presque stendhalienne, ce personnage curieux à la démarche claudicante, non pas mal assurée mais imprévisible, semblable à celui des vignettes de Jacques Callot. L'inspirateur d'Hoffmann a su ici encore provoquer des détours fantastiques et bien avinés.


Saturday, May 17, 2003





Chose écoutée

Kenny Burrell, God Bless The Child (1971)

"Love Is The Answer" est de ces musiques qui obsèdent. Sa lente introduction, à peine rythmée de quelques frappes de congas et de coups de basse, fait désirer l'arrivée proche de la guitare. Celle-ci provoque inévitablement une véritable jouissance.


 

 
   
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